Le ciel est bleu, pas un nuage ce matin de janvier. Des cristaux virevoltent et brillent dans les rayons du soleil. Les passants se pressent la tête dans les épaules. Dehors, l’air sec et glacé me fait toussoter. Mon jeans se fige. Le sol grince sous mes pas. La ville de Québec est couverte de neige. Les fumées blanches et  voluptueuses des cheminées luttent et bouillonnent dans l’air glacial. Les ombres bleues s'étirent sous la lumière rasante et froide. J’emprunte les chemins étroits creusés dans des étendues blanches vierges de toute trace humaine. Rassasié par les quantités de poudreuse apportées à chaque tempête je ne sens pas le besoin de laisser ma trace dans cette pureté éclatante. C’est comme regarder un gâteau trop beau pour être découpé et mangé. Le manteau blanc recouvre les détails, arrondi les angles et repose l’esprit. La douce poésie de l’hiver Québécois me fait sourire.